Nuisible
L'absence d'hivers rigoureux aux Franches-Montagnes favorise la pullulation des souris domestiques.
Le déréglement climatique est propice à ces nuisibles, qui établissent domicile dans les chaumières en hiver mais aussi désormais en été.
Les indésirables souris domestiques cherchent à se mettre au chaud en ces temps de froid et de disette aux Franches-Montagnes. Elles pénètrent dans les chaumières, dans les vides sanitaires, dans les écuries.
Conséquence du dérèglement
Pour Amaury Boillat, inspecteur de la faune à l'Office de l'envrionnement, et Patick Sauvain, patron d'un entreprise de dératisation, il est difficile de dire si les invasions de souris dans les maisons sont plus importantes cet hiver que les années prédécentes.
Nul doute en revanche que le dérèglement climatique et l'absence d'hivers rigoureux sur le Haut-Plateau favorisent leur prolifération.
"Il faudrait au moins deux ou trois semaines de couverture neigeuse pour une mortalité conséquente", avise Amaury Boillat. Patrick Sauvain ajoute que les périodes de reproduction des souris ont aussi disparu. Elles portent et élèvent désormais des jeunes toute l'année. Sachant qu'une souris atteint la maturité sexuelle à deux mois et qu'elle peut porter six à douze fois par année, l'issue est inéluctable: "C'est le problème du grain de riz sur un échiquier, il y en aura de plus en plus", déclare Patrick Sauvain.
Auparavant, elles investissaient surtout les maisons à l'automne lorsque l'atmosphère se refroidissait. Aujourd'hui, "elles rentrent pour être au chaud l'hiver et pour être au frais l'été!" s'exlame le dératiseur. Au printemps et à l'automne, elles vivent plutôt dehors.
Il suffit d'un minuscule orifice pour qu'une souris puisse s'introduire
Les vieilles maisons et les bâtiments construits selon les normes "minergie" sont particulièrement propices aux invasions.
Ces nuisibles opportunistes se nichent là où ils trouvent leur confort et il y a fort à parier qu'une souris introduite dans un logement y établira définitivement domicile, fait savoir Patrick Sauvain. Pour ne rien arranger, elle n'ont besoin que de très peu d'eau et de nourriture pour survivre, de l'ordre de deux grammes par jour.
A ne pas confondre avec les chauves-souris
Comment savoir si ces petits nuisibles ont investi la demeure ? "Parfois on les entend, la nuit, ou on repère les dégâts qu'elles font, dans les réserves de nourriture notamment", renseigne Patrick Sauvain.
Les crottes laissées derrière elles peuvent aussi être un indicateur, mais attention à ne pas les confondre avec des crottes de chauve-souris, ce qui arrive parfois, prévient le dératiseur. Une astuce permet de les distinguer. "Les crottes de chauve-souris ne salissent pas, quand on les écrase dans la main, contrairement au crottes de souris", éclaire-t-il.
A ce titre, il rappelle que les chauves-souris non seulement ne sont pas des nuisibles mais ont protégées au niveau fédéral. Elles se réfugient parfois dans les hottes des cuisines.
Attirées par la nourriture
Patrick Sauvain ne nourrit pas trop d'inquiétudes au sujet des risques sanitaires liés aux souris et note que les rats sont plus problématiques à ce niveau-là. De manière générale, "les infections liées au rongeurs sont rares sous nos latitudes", rassure-t-il.
Les souris domestiques sont particulièrement visibles en ce moment car la végétation est rare et elles se rabattent sur les graminées pour se nourrir.
Afin de s'en préserver dans les habitations, Amaury Boillat rappelle une règle simple, qui vaut pour toute la faune sauvage : éviter le nourrissage par la main de l'homme. "Attention à ne pas laisser les restes de nourriture, cela les attire", prévient-il.
Article paru dans Le Quotidien Jurassien le 23 janvier 2025.
Autrice: Rachel Prêtre
©. Cet article est reproduit avec l’autorisation des Editions D+P SA, société éditrice du Quotidien Jurassien.